GOLFO ARANCI
par Alberto La Marmora
Itinéraire de l’Ile de Sardaigne
Turin 1860
Chez les Frères Bocca, Libraires du Roi
en italien:
C’est dans le coude formé en ce point par la côte que se trouve le grand golfe dit degli Aranci (des oranges). Ce golfe se développe au sud en demi-cercle jusqu’au Capo Ceraso, derrière lequel s’élève majestueusement dans la mer l’imposant rocher de Tavolara, en guise de môle naturel qui sert à protéger de ce côté le golfe contre la grosse mer. Le mouillage le plus fréquenté et le plus sûr de ce vaste golfe se trouve derrière l’îlot de Figarotto, séparé du promontoire de Figari par un canal étroit mais fort profond.
Je me bornerai à dire ici que l’établissement d’une population dans le golfe degli Aranci est indispensable; car on ne trouve que deux ou trois maison nettes de bergers dans ce lieu, continuellement visité par les bâtiments.
D’ailleurs c’est le seul grand port de toute la côte orientale de Sardaigne que l’on rencontre depuis Cagliari jusqu’au canal de Bonifacio, et où tous les vaisseaux qui naviguent dans la mer Tyrrhénienne, entre l’Italie et la Sardaigne, puissent à l’occasion trouver un refuge.
En faisant au contraire la course que je propose, après déposé agli Aranci tout ce qui serait destiné pour la Sardaigne septentrionale, le même bâtiment poursuivrait sa route du nord au sud vers Cagliari, avec les plis, les marchandises et les passagers destinés à la Sardaigne méridionale. A son retour vers Gènes, ce bateau à vapeur ferait le même voyage en sens inverse; mais dans toutes ces courses il ne suivrait jamais qu’une seule route, qui est toujours la plus facile; car lorsque l’on part de Gênes, la principale difficulté est celle de doubler le Capo Corso, et une fois qu’on l’a dépassé et que l’on se trouve, comme les marins disent, in canale (dans le canal), le reste du voyage est à peu près assuré, soit sous le rapport de la sécurité, soit sous celui du temps prescrit; le bâtiment arriverait presque toujours à sa station à point nommé.
Mais il n’en pourra jamais être ainsi pour celui qui fait les voyages à Porto-Torres; car à moins qu’il n’aille passer par l’ouest de la Corse, ce qui présente plus d’une difficulté, il devra toujours traverser en long et de front les Bouches de Bonifacio soit en allant soit en revenant; et cette navigation est presque toujours pénible, irrégulière et souvent dangereuse.
SOURCES D’ILLUSTRATIONS
Cartes postales et photos, fin du 19ème / début du 20ème siècle
coll. Binari a Golfo Aranci – Facebook
Photos contemporaines
google earth; Salvatore Zizi – Flickr, Luca Farneti – Flickr, FZA1970 – Flickr, Mauro Leoncini – Flickr, Sascha Fiori – Flickr