ENTRE SANTA TERESA ET LA MADDALENA
par Albert de La Marmora
Itinéraire de l’Ile de Sardaigne
Turin 1860
Chez les Frères Bocca, Libraires du Roi
en italien:
Capo Falcone et Punta de la Marmorata
Au nord de port en question on rencontre le cap dit del Falcone qui est le promontoire le plus septentrional de la Sardaigne; on l’appelait anciennement, peut- être pour cela, Ερρεβάντίoν άχρoν (cap de la nuit); sa latitude est de 41° 45′ 12”,10.
Tout près de là, un peu à l’est, est un autre cap dit Punta della Marmorata, non loin duquel se trouve une île de ce nom où l’on voit, comme à la Testa, des traces d’anciennes carrières ouvertes dans le granit par les Romains; c’est probablement ce qui a fait donner à cet îlot le nom qu’il porte.
Porto Putzu – Porto Pullo – Palau
Depuis la Punta della Marmorata, la côte va toujours en descendant vers le SE; on y remarque d’abord le beau port naturel de Porto Putzu (le puits), où les bâtiments peuvent trouver un abri assuré contre les tempêtes; ce bassin est flanqué par une grande presqu’île dite Isola delle Vacche; puis on arrive à l’embouchure du fleuve Liscia où est également un bon mouillage, abrité à l’est par une autre presqu’île, nommée Isola dei Cavalli, au delà de laquelle est le Porto Pullo.
On rencontre ensuite un promontoire, et plus loin un mouillage excellent dit le Parau ou Palau, et même rade d’Àgincourt, capable de donner asile à une flotte entière.
Cap de l’Ours
Enfin à l’ouest de celle rade se trouve le promontoire de l’Ours, ainsi nommé à cause d’un rocher de granit que l’on voit presque à son extrémité et qui, regardé d’un certain point, du côté de la Madelaine, présente la forme d’un ours et même d’un ours blanc, comme on peut s’en convaincre par la figure suivante, que j’ai prise moi-même du point indiqué ci-dessus:
Île de Caprera
Mais les îles environnantes les plus considérables de la Sardaigne septentrionale sont, sans contredit, celles qui constituent l’archipel de la Madelaine, au sud du détroit de Bonifacio.
La première de ces îles que l’on rencontre en venant du Capo di Ferro vers le nord, est celle dite la Caprera; elle consiste en une grande masse granitique, ayant 22 milles marins de circonférence; il n’y a pas de village et sa population se réduit à quelques bergers qui y sont fixés.
Depuis une vingtaine d’années il s’y est établi une famille Anglaise qui y possède une maison et un jardin. C’est encore dans ce même îlot que se fixa plus tard le Général Garibaldi qui y tient également une maisonnette et des terrains; il y résidait, lorsque, pareil à Cincinnatus, ce célèbre Condottiero fut tiré de la vie des champs, pour prendre une part active à la guerre d’Italie de 1859.
Ce phare correspond avec celui placé au Capo Pertusato près de Bonifacio en Corse, et avec celui plus éloigné de Porto Vecchio sur la côte orientale de ladite île. Cela fait que ce canal est maintenant éclairé par trois phares, savoir ceux de la Testa et des Razzuoli sur la côte de Sardaigne, et celui du Capo Pertusato sur le promontoire méridional de la Corse. Celui de Porto Vecchio à l’est de cette même île et celui de l’Asinara à l’ouest, placé au loin sur l’île Sarde de ce nom, servent à guider les bâtiments qui entrent de nuit dans ce dangereux passage, ou qui en sortent.
SOURCES D’ILLUSTRATIONS
Dessins, peintures et lithographies du siècle XIX
Le rocher de l’Ours, image dans le livre
Photos contemporaines
google earth, GNU wikimedia commons, Gianni Careddu – wikimedia commons, Alessandro Ravizza – Flickr, Roberto Oggiano – Flickr, Nello Anastasio – Flickr, 4B Casa Collins, di www.lamaddalena.info, wunjo191 – Flickr, anielita66 – roby65 – Flickr, Thomas McGowan – CC BY-ND 2.0 – Flickr, Mauro Carta – Flickr, Telperion – CC-BY-3.0, wikimedia commons, Michela Simoncini – CC BY 2.0, wikimedia commons