LA GALLURA AUTOUR DE TEMPIO
PAYS ET LIEUX DE MONTAGNE ET MER
par Alberto La Marmora
Itinéraire de l’Ile de Sardaigne
Turin 1860
Chez les Frères Bocca, Libraires du Roi
en italien:
Les Cussorgie sont ensuite en grande partie réunies en Cappellanie (chapellenies) où paroisses rurales auxiliaires. Ces paroisses sont maintenant au nombre de huit. Leur institution date du ministère du célèbre comte Bogino; il en existait alors cinq.
Les prêtres qui les officiaient avec le titre de vice-parroci n’y résidaient que pendant une partie de l’année, et ce n’est que depuis fort peu de temps qu’ils y sont fixés à demeure. On doit celle disposition au Vicaire général du diocèse, le chanoine chevalier Muzzetto, et au dernier Intendant de la Province, chevalier Orrù, qui imposèrent également à ces ecclésiastiques l’obligation de tenir une école élémentaire pour l’instruction des enfants de leurs Cussorgie. Le ministère de l’instruction publique assigna une somme pour l’entretien de ces écoles, de façon que l’on a pourvu à l’instruction religieuse et civile de ces populations jusqu’ici délaissées.
Tout ce que je viens d’exposer sur la nouvelle phase dans laquelle entre cette contrée, jusqu’ici négligée et abandonnée, m’engage à croire que la civilisation ne tardera pas à y faire des progrès.
Luogosanto
En sortant de Tempio pour sa rendre à Santa Teresa, et à l’île de la Maddalena, on suit d’abord un seul chemin jusqu’à un lieu nommé Luogo Santo, qui se trouve a cinq heures de marche à cheval loin de la ville. On nomme ainsi cette localité parce qu’elle fut jadis habitée par deux hermites, S. Nicolò et S. Trano, qui, d’après ce qu’en ont dit les historiens de l’île, s’y seraient établis dans le V siècle.
On y voit également des espèces de boutiques semblables è celles que j’ai signalées à Saint-Leonard de Santu-Lussurgiu et en d’autres localités; elles servent aux vendeurs qui s’y rendent et y tiennent une foire, à l’occasion de la fête de la Patronne et de celles des Saints mentionnés ci-dessus; ces fêtes attirent toujours beaucoup de monde en ce lieu.
Isola Rossa et Vignola
De Luogo Santo partent deux chemins, celui de gauche qui conduit au village de Santa Teresa et celui de droite que l’on parcourt pour se rendre vers la Maddalena. Ils traversent tous les deux un pays fort accidenté et boisé, dont le sol est granitique. Pendant ces deux trajets de quatre longues heures de cheval, on ne voit rien qui soit digne d’être mentionné; c’est pourquoi je vais passer à la description de la côte de la Gallura.
Cette côte commence à l’ouest, par la rive droite du fleuve Coghinas, non loin du château Doria; de-là, en suivant le littoral, on trouve d’abord un îlot granitique, sur lequel est une tour, que l’on nomme Torre dell’Isola Rossa, à cause de la couleur de la roche qui la supporte.
Ce lieu est connu dans l’histoire de l’île parce que c’est là qu’abordèrent, en 1674, le malheureux marquis de Cea et ses compagnons, attirés dans un guet-apens par un faux ami; les soldats Espagnols, appostés près de là, tombèrent à l’improviste sur ces imprudentes, dont plusieurs périrent les armes à la main; leurs têtes furent mises sur des piques et portées ainsi en triomphe jusqu’à Cagliari, à travers toute la Sardaigne. Elles furent ensuite exposées pendant longtemps dans une cage de fer placée à la tour de l’éléphant, conjointement avec celle du marquis de Cea.
Celui-ci, moins heureux que les autres, fut garrotté et conduit à la capitale, ayant toujours l’affreux spectacle des tètes ensanglantées de ses amis, qu’on portait devant lui; ce tourment ne finit que lorsqu’il fut décapité lui-même sur la Piazzetta de Cagliari, comme il a été dit en son lieu.
SOURCES D’ILLUSTRATIONS
Dessins, peintures et lithographies du siècle XIX (certains sous-titres sont traduits librement)
Alessio Pittaluga, Berger de la Gallura, ca 1826, IN Royaume de Sardaigne dessiné sur les lieux. Costumes par A. Pittaluga [lit. gravée par Philead Salvator Levilly], Paris – P. Marino, Firenze – Antonio Campani, 1826, rist. Carlo Delfino 2012.
Lorenzo Pedrone, “Berger de la Gallura“, ca 1841, IN Luciano Baldassarre, Cenni sulla Sardegna, illustrati da 60 litografie in colore, Torino, Botta, 1841; Torino, Schiepatti, 1843 (rist. Archivio fotografico sardo, 1986, 2003).
Philippine de La Marmora, “Basilique de Notre-Dame de Luogosanto et Gallura”, 1854-1856, IN Luigi Piloni, Memorie sulla terra sarda: tempere inedite di Philippine de la Marmora (1854-1856), Cagliari, Fossataro, 1964.
Cartes postales et photos, fin du 19ème / début du 20ème siècle
collezione Gianfranco Serafino; Vittorio Ruggero.
Oliviero Maccioni IN
Photos contemporaines
Giacomo Sanna; Aurelio Candido – Flickr; Marianna Pilo – Flickr; Roberto Gamboni – Flickr; Michela Simoncini, CC BY 2.0 – Flickr; Rob 07 – Flickr; Evgeniy Ursalov – Flickr; Gianni GDO – Flickr.